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Pneumopathies médicamenteuses : étude observationnelle rétrospective des cas de la Base Nationale de Pharmacovigilance depuis 1985 - 09/01/24

Doi : 10.1016/j.rmra.2023.11.037 
S. Yavordios 1, G. Beltramo 1, R. Freppel 2, F. Beau Salinas 3, C. Le Beller 4, K. Bihan 5, M. Georges 1, A. Grandvuillemin 2, P. Bonniaud 1,
1 Service de pneumologie et de soins intensif respiratoire, hôpital François-Mitterrand, Dijon, France 
2 Centre régional de pharmacovigilance, hôpital François-Mitterrand, Dijon, France 
3 Département de pharmacosurveillance, centre régional de pharmacovigilance du centre Val de Loire, CHU de Tours, France 
4 Département de pharmacovigilance, hôpital Européen Georges Pompidou, Assistance Publique-Hôpitaux de Paris-centre université Paris-Cité (AP–HP-CUP), Paris, France 
5 Centre régional de pharmacovigilance, Pitié-Salpêtrière, AP–HP, Sorbonne université, Paris, France 

Auteur correspondant.

Resumen

Introduction

Les pneumopathies médicamenteuses (PM) sont un sous-groupe des pneumopathies interstitielles diffuses. En raison de leur faible incidence, les PM sont souvent détectées après la mise sur le marché des médicaments, notamment par le biais des déclarations d’effets indésirables à la pharmacovigilance ou des publications de cas ou de séries recensées sur le site Pneumotox. Notre étude avait pour objectif de décrire les cas de PM enregistrés par le réseau des Centres Régionaux de Pharmacovigilance Français dans la base de données française de pharmacovigilance.

Méthodes

Cette étude rétrospective a inclus les cas enregistrés entre 1985 et le 1er avril 2022 pour des patients de plus de 18 ans, avec des effets indésirables médicamenteux (EIM) codés dans le groupe de termes de haut niveau MedDRA « Affections des voies respiratoires inférieures ». Les EIM reflétant une autre cause ont été exclus (lésions pulmonaires associées à l’utilisation de produits de vapotage, pneumopathies par aspiration) de même que les cas avec évaluation de non-causalité.

Résultats

Sept mille deux cent trente-quatre cas ont été inclus. Quatre-vingt-seize virgule sept pourcent étaient graves et 13,3 % ont eu une issue fatale. Les patients étaient des hommes dans 54,4 % des cas. L’âge moyen était de 66±15 ans. Au total, 13059 médicaments suspects représentant 1112 substances différentes dans 41 tableaux clinico-radiologiques différents ont été identifiés. Les EIM les plus fréquents étaient « pneumopathie interstitielle » (51,0 %), « œdème pulmonaire » (15,6 %) et « fibrose pulmonaire » (10,5 %). Les classes « antinéoplasiques » (38 %) et « système cardiovasculaire » (35,9 %) étaient les deux classes thérapeutiques les plus représentées suivies des « immunomodulateurs » (11,2 %). Les cinq médicaments les plus fréquemment suspectés sur l’ensemble de la durée de l’étude étaient l’amiodarone, le méthotrexate, le nivolumab, la bléomycine et la gemcitabine avec des variations au fils des années entre 1985 et 2022. Le nivolumab et le pembrolizumab apparaissent dans le top 5 des médicaments les plus déclarés dès 2015. Nous décrivons les caractéristiques des 20 médicaments les plus courants ayant un score d’imputabilité “au moins plausible” avec, pour chacun, les tableaux clinico-radiologiques, le délai d’apparition, la fréquence des cas mortels et le nombre de réintroductions positives. Le délai médian d’apparition variait en fonction du tableau: 6,3 mois pour la fibrose, 3 mois pour les pneumopathies interstitielles, 23 jours pour les pneumopathies à éosinophiles et moins de 2 jours pour l’œdème pulmonaire.

Conclusion

Cette étude réalisée à une échelle nationale sur 37 ans est la plus importante à ce jour. Les PM représentent un effet iatrogénique grave dont l’issue est parfois fatale. Il est donc important d’augmenter nos connaissances et d’identifier les médicaments potentiellement responsables afin de les arrêter rapidement. Notre travail permet d’apporter un nombre d’informations considérable sur le sujet.

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© 2023  Publicado por Elsevier Masson SAS.
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Vol 16 - N° 1

P. 23-24 - janvier 2024 Regresar al número
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